Chimie verte : quelles applications en cosmétique ?

Chimie verte : l’alternative pour une cosmétique durable ?

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La prise de conscience globale d’une production plus propre pour l’environnement et la demande accrue des consommateurs pour des produits de beauté plus naturels obligent les industriels cosmétiques à utiliser des procédés chimiques toujours plus écologiques. Ils misent de plus en plus sur une chimie tournée vers le développement durable, fabriquant des produits cosmétiques à partir d’ingrédients issus de la biomasse plutôt que des énergies fossiles. On parle de chimie verte. Quelle est-elle précisément ? Comment est-elle appliquée dans le domaine cosmétique ?

Chimie verte : qu’est-ce que c’est ? 

Visage méconnu d’une industrie à fort impact écologique, la chimie verte, cite le CEA, a pour but de concevoir et de développer des “produits et des procédés chimiques permettant de réduire ou d’éliminer l’utilisation et la synthèse de substances dangereuses” et toxiques.

Plutôt que d’utiliser des matières fossiles, le recours à une ressource naturelle ou une matière première renouvelable est privilégié dans la mesure où la technique et l’économie le permettent.La chimie verte ou chimie durable est une chimie se voulant plus sûre et plus respectueuse de l’environnement.

Développée et suivie par de nombreuses industries, elle est déclinée en 12 principes qui visent à favoriser la réduction des impacts de la chimie sur la planète et le consommateur final.

 

Chimie verte : quelles applications en cosmétique ?
“Quels sont les 12 principes de la chimie verte ?”

Quels sont les 12 principes de la chimie verte ?

Le CEA précise que le concept de chimie verte est apparu aux Etats-Unis dans les années 1990.
Il part de l’idée suivante : “pour supprimer la pollution, bannissons les substances polluantes.”

C’est en 1998 que Paul Anastas et John Warner, chercheurs à l’Agence américaine pour l’environnement (EPA) ont énoncé les douze principes fondateurs de la chimie verte, à savoir :

  1. prévenir la pollution à la source ;
  2. économiser la matière première : les atomes (tout en limitant les problèmes de séparation et de purification des atomes) ;
  3. concevoir des méthodes de synthèse moins dangereuses ;
  4. concevoir des produits plus sûrs ;
  5. limiter l’emploi de solvants organiques et d’auxiliaires ;
  6. améliorer l’efficacité énergétique ;
  7. utiliser des matières premières renouvelables ;
  8. limiter les produits dérivés ;
  9. utiliser la catalyse ;
  10. concevoir des substances à dégradation finale dans des conditions naturelles ;
  11. mettre au point des méthodes d’analyse en temps réel ;
  12. développer une chimie toujours plus sûre.
Chimie verte : quelles applications en cosmétique ?
“Comment les industriels appliquent-ils les principes de la chimie verte ?”

Comment les industriels appliquent-ils les principes de la chimie verte ? 

Les entreprises industrielles ne sont pas soumises à l’obligation de produire en respectant les principes d’une chimie durable mais elles peuvent intégrer, par exemple, un ou plusieurs principes à leur stratégie globale dans un objectif d’engagement en termes de responsabilité sociale d’entreprise.

Aujourd’hui, les industriels sensibilisés cherchent à prendre en compte un ou plusieurs de ces douze principes lors de la mise en œuvre d’une synthèse ou d’un procédé chimique.

François JEROME, Directeur de Recherches au CNRS, précise d’ailleurs que “la chimie verte n’est pas une science mais un guide”.

Par ailleurs en Europe, une série d’initiatives et de stratégies se déploie progressivement depuis 2019 sous le concept du Green Deal qui inclut une Stratégie pour une Chimie Durable (CSS) ainsi qu’une Initiative Produits Durables (SPI) dont l’objectif est de permettre la mise sur le marché de produits sûrs et durables.

Ces démarches, encore en déploiement, vont à terme impacter les industries, en particulier chimiques, ainsi que les produits fabriqués pour les consommateurs.

Toutefois, si le grand public a tendance à percevoir la chimie verte comme une chimie “issue des végétaux », elle n’est pas forcément naturelle ; même si elle contribue à réduire la pollution.

 

VOIR AUSSI : “Quelle est la démarche RSE dans l’industrie cosmétique ? – Jérôme SIX, Directeur Général d’ALPOL Cosmétique

 

Comment ALPOL Cosmétique prend-elle en compte les principes de la chimie verte ? 

Soucieuse de son impact écologique, l’entreprise française de façonnerie cosmétique a mis en place une charte R&D responsable pour garantir une qualité de performance durable dans le travail de son laboratoire et de ses équipes ; et ce dès la création d’un produit cosmétique.

Cela inclut :

  • Optimiser ses processus de conception de formulations cosmétiques pour être moins énergivores ;
  • Sélectionner ses fournisseurs de matières premières selon une grille spécifique
  • Qualifier l’origine des matières premières
  • Optimiser l’usage des matières premières pour éviter les rejets et déchets
  • Faire de l’upcycling cosmétique ou valoriser certains de ses déchets
  • Porter une attention accrue aux demandes d’une chimie durable grâce à l’expertise de son service réglementaire
  • Augmenter la valeur ajoutée de ses actions durables grâce à sa maîtrise de toute la chaîne de valeur, de la conception de formulations cosmétiques à la livraison des produits.

 

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